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  • Photo du rédacteurAlice Martin

D’Erevan à Kars: un petit peu d’Arménie, de Géorgie et de Turquie

Dernière mise à jour : 22 déc. 2022

19 au 21 Novembre - jours de pause dans la capitale Arménienne


Du 19 au 21 octobre, je fais donc trois jours de pause dans la capitale Arménienne, Erevan.


La ville est d’une modernité étonnante, qui contraste avec les nombreux villages traversés lors de notre tour d’Arménie.

On y trouve une multitude de bars et cafés branchés, et des grands centres commerciaux, qui vendent des choses aussi modernes que des drones de dernière génération.


Je visite le mémorial du génocide arménien et le musée associé. Le monument a été inauguré en 1967, et comporte trois éléments: le "mur du deuil", un long mur en basalte portant le nom des principales villes de l’empire ottoman vidées de leur population arménienne, le "temple de la mémoire" qui est le lieu de recueillement (les marches pour y accéder sont faites de telle manière que le visiteur est obligé de se baisser en signe de respect), et la "pointe de la renaissance" , qui symbolise la renaissance du peuple arménien. A cela s’ajoute "le bosquet de l’immortalité", où chaque dignitaire étranger en visite dans la capitale plante un sapin (je repere celui planté par Francois Hollande), en signe de tribut au génocide et au peuple arménien.


Le mémorial du génocide arménien qui surplombe la ville


Avec Adèle, on fait aussi l’expérience d’un de ces free walking tour, qui permet de découvrir les secrets de la ville avec un guide. Celui-ci est très bavard et nous conte une multitude d’anecdotes sur la capitale et l’Arménie en général. On apprend pèle-mèle que la ville est construite dans une architecture soviétique neo-classique, avec des pierres roses et noires typiques, que les couleurs du drapeau renvoient au sang (rouge), au ciel (bleu) et aux hauts plateaux (orange), qui sont le berceau du peuple arménien, qu’il y a 6 zones climatiques différentes en Arménie, que le brandy (aussi appelé cognac depuis qu’il a gagné un concours d'alcool en france) est LA boisson alcoolique nationale, que "lavash" veut dire "good food", que le caucase arménien héberge Nail, le seul léopard du massif, que Yerevan abrite la plus vieille cathédrale du monde, et que chaque appartement de la ville abritait à l’époque un cellier pour stocker le vin, deuxième boisson très importante après le brandy.


Lorsqu’il nous parle de l’histoire de son pays, devant les frises chronologiques du musée de l’histoire qui retracent les différents empires arméniens avec les cartes des territoires associés, on sent une vive émotion: pour lui, le Mont Ararat ou encore tous les territoires de l'ancienne Arménie occidentale (aujourd'hui le nord-est de la Turquie) font toujours partie de son pays.

Un des français du groupe a le malheur de demander la position de l’Arménie dans la guerre russo-ukrainienne. Et là, on sent une crispation: les arméniens sont neutres nous dit-ils, les russes ont toujours beaucoup fait pour défendre l’Arménie face à leurs voisins ennemis, notamment l’Azerbaïjan, et Poutine est sensé être accueilli bientôt dans la capitale.


Erevan


Les deux dernières nuits, je loge chez Matthias et Arev, un couple de cyclistes qui est parti d’Allemagne il y a plus d’un an. Arev est arménienne et originaire d’Erevan, et ils font une pause de quelques mois dans l’appartement familial avant de reprendre la route pour l’Iran, si la situation dans le pays s’améliore. Leurs mois de pause leur permettent notamment de créer les vidéos de leur voyage.


Ils sont super sympas, m’accueillent comme une reine, et on passe de longs moments à discuter de nos expériences de voyage. En Turquie, Arev a voulu voyager en Anatolie de l’Est, pour se confronter à ce qui était avant l’Arménie occidentale: elle m’explique comment elle a rencontré soit un deni complet du génocide arménien, soit des quelques turques (clairement une minorité) qui se sentait désolés et l’ont accueilli de manière obséquieuse.


Matthias et Arev logent dans un immeuble typiquement soviétique

Avec Matthias et Arev


La pause dans la capitale est l’occasion de prendre des verres avec les autres cyclistes de passage: c’est un petit monde, et on se capte tous via un groupe WhatsApp. Avec Adèle, on prend d’abord un verre avec Micka, un français parti de Rennes il y a quelques mois, et qui s’envole dès le lendemain pour Abu Dhabi, pour passer l’hiver dans des pays plus chauds. Il a un style très different de nous: il voyage assez déconnecté, avec sa guitare, et avec un matos de réparation vélo très limité, se fiant au petit bonheur la chance en cas de pépin mécanique.


Puis le dernier soir, je retrouve Dmitri, le cycliste russe que j’avais croisé vers Batumi. Celui-ci, après un tour en Turquie pendant que je visitais la Géorgie, arrive en Arménie, pile quand je m’apprête à quitter le pays. Il voyage en ce moment avec un français, Sébastien, qui a particularité d’avoir appris pas mal de langues en autodidacte, notamment le russe. J’apprends que son voyage est bien une sorte de fuite de son pays, et s’il s’arrête dans la capitale, c’est pour évaluer s’il peut potentiellement s’y installer, et faite venir sa femme et son fils, restés en Russie.


Après un bon repas Arménien où on goûte notamment le fameux zatar, Arev et Matthias nous emmène au Tuf, un bar branché d’inspiration soviétique, qui a ouvert il y a quelques mois, avec l’immigration des premiers russes à Erevan après le début de la guerre. Une ambiance sympa, avec notamment à l’étage une sorte de "stand up comedy", où les barmans s’improvisent pseudo-artistes et se lancent dans des séries d’impro et de blagues en russe, puis en anglais quand on débarque.


Ambiance au tuf


Du 22 au 25 Novembre - retour vers la Géorgie


Le mardi 22 Novembre, je repars d’Erevan seule, pendant qu’Adèle repose son genou trois jours de plus dans la capitale. Mais on ne se dit pas encore Adieu, elle devrait me rejoindre plus tard, en faisant du stop pour me rattraper.


Mais pour quel itinéraire? Malheureusement, mon itinéraire initial Turquie 》Géorgie > Arménie > Iran est compliqué par la situation récente de l’Iran: avec l’instabilité actuelle, les mouvements de protestation et le durcissement de la répression, j’ai décidé de renoncer à parcourir le pays à vélo. Pour mon mois de voyage restant, c’est donc reparti pour une boucle: Nord de l’Arménie - petit bout de Géorgie, puis Est de la Turquie.


Je quitte Matthias et Arev avec émotion, on s’est vraiment bien entendus. Et non sans avoir gouté au petit dej un classique Arménien, que me conseille Arev et préparé par sa maman: du lavash avec un œuf mollé, du sel et de l’estragon. Miam!


Je quitte rapidement les faubourgs d’Erevan par une route qui me plonge dans des canyons semi-arides d’abord (avec de curieux immeubles soviétiques à moitié construits. Ou détruits?), puis au fur et à mesure que je monte, sur des hauts plateaux aussi semi-arides.



Vers 16h30, je suis vers les abords du barrage d’Aparan, propice aux bons spots de bivouac. Avec les jours qui raccourcissent, il est déjà temps de songer à s’arrêter pour planter la tente.

Je m’approche du barrage par une piste de terre. Au loin, une petite maison: de quoi faire un abri bien isolé pour la nuit?

Je m’y approche, la maison est bien fermée, pas moyen d’y pénétrer, mais elle a le mérite d’avoir à l’extérieur une table avec un toit, qui me protègera du vent lors de mon souper. C’est décidé, je plante ma tente devant!


Le barrage d’Aparan


Mais voilà que vers 20h, alors que je suis en train de ranger mes affaires de cuisine et m’apprête à rejoindre ma tente, un 4x4 débarque. Et un homme armé d’un fusil en sort! Heureusement pas seul, mais avec sa femme. Je m’approche tout de suite pour désamorcer la situation, leur expliquer que j’ai planté ma tente, et que je compte camper ici.

Pas de problème me dit l’homme, pendant qu’il ouvre la maison.

Bientôt, le couple m’invite à l’intérieur. Je me présente et eux aussi, même si comme souvent avec les prénoms peu familiers, j’oublie instantanément celui de l’homme; pour la femme, c’est plus simple, elle s’appelle Nelly. Tout de suite, monsieur allume un bon feu, et me dit de m’asseoir devant.


Puis Nelly amène une collation: plein de bons fruits de saisons (les fameux Kakhi et grenades, et des mandarines), des noix, et des chocolats. J’avais déjà englouti un bon repas de cycliste cuisiné au réchaud, mais il me manquait juste un sympathique déssert, donc cette collation tombe à point...

La conversation est bien sûr très limitée, dès qu’ils comprennent que je parle pas russe: mais l’homme a l’idée d’appeler une de ses amies qui parle français (elle est prof de français dans le village du coin): elle me pose plein de questions, je lui raconte tous les coins où je suis allée en Armenie. Elle traduit ensuite tout ça à mes compagnons du soir, qui semblent bien contents d’en apprendre un peu plus sur moi.

De mon côté, je sors Google Translate pour leur poser 2/3 questions: serait-ce donc une maison de chasse (au vu du fusil)? Non, alors deuxième devinette: serait-ils les rangers du coin? Et oui!


Nous continuons la soirée ensemble, plutôt en silence mais avec des sourires bienveillants.

On me dit de manger, manger, donc comme d’habitude, je me sers et re-sers. Si j’arrive à refuser le Coca, je n’échappe pas au Cognac. J’avais dit « tchu tchu » (i.e un tout petit peu en russe), mais j’ai finalement le droit à trois verres: madame ne boit pas, mais je trinque chaque gorgée avec monsieur!

Finalement, inquiets que j’ai froid, il me propose de rentrer mon matelas et duvet dans la (très petite) pièce principale, pendant qu’ils vont se coucher dans la petite chambre.

Je m’allonge juste à côté du feu encore allumé: là, je vais plutôt peter de chaud qu’autre chose!

Mais alors qu’un vent de folie s’installe dans la nuit, je m’estime bienheureuse de cette hospitalité inespérée!


Une soiree et une nuit au coin du feu


Le lendemain matin, je suis tirée dans mon lit à 7h, par mes hôtes qui partent déjà, avec un « paca paca Aliza » (paca veut dire au revoir en russe), et en général, mon nom est un peu transformé par les arméniens ou géorgiens.

C’est parti pour un départ précoce donc!

Et ça tombe bien, car la route sur les hauts plateaux, pourtant plutôt descendante, après les côtes de la veille, s’avère plus difficile que prévu, à cause d’un fort de vent de face.


Au passage, arrêt devant le monument de la bataille de Bash-Aparan, en Mai 1918, avec une victoire décisive de l’Arménie, qui a permisde stoppet l’invasion de l’Arménie orientale par l’empire ottoman


Toute cette énergie dépensée à lutter contre le vent me donne les crocs: et vers 13h, je vais une pause carto pour repérer le prochain « bistro », i.e fast food Armenien, qui permettait de m’abriter et surtout de me rassasier.

Mais ce n’est pas pour tout de suite...

C’est alors que je fais la rencontre parfaite: une femme m’accoste en me proposant un café. Elle est en fait infirmière, et me mène à un hospital (qui semble très peu peuplé de patients). Là, elle me présente à tout le monde, les autres infirmières et les doctoresses, il y a que des femmes.

Armen et ses collègues m’offre le café, mais en sus ouvre une boîte de chocolats pour moi, et me servent trois parts de gâteaux. Elle me disent toutes qu’elles adorent la France et Emmanuel Macron, et veulent toutes me loger: je suis obligée de repéter qu’on m’attend déjà à la grande ville, Gyumri.

Et ben, quelle belle rencontre et belle collation, de quoi reprendre de l’énergie...


La pause cafe à l’hôpital par Armen et ses collègues


En milieu d’après-midi, j’arrive finalement à la deuxième plus grande ville d’Arménie, Gyumri. Là, j’ai obtenu le numéro de 2 cyclistes français qui s’y sont installés temporairement, Oceane et Balou, qui peuvent m’accueillir pour la nuit. Et me proposent même une soirée Thanksgiving!


La fatigue se fait toujours sentir après les longues journées de vélo, mais une douche chaude et un café après, je me sens quand même d’attaque pour cette fameuse soirée, qui regroupe surtout des expat, mais tous venus dans la ville car ils ont des origines arméniennes. Il y a Mego, le libanais qui est l’hôte de la soirée, sa copine Caroline qui est française, une australienne Annaheed, une arménienne Zara et une russe dont j’ai oublié le nom, plus nous trois.

Thanksgiving est juste un prétexte pour se retrouver: point de dinde donc (la viande de boucher est réputée pas très savoureuse en Arménie), mais des spécialités de chacun, notamment du vin chaud libanais et du pastis français. Chaque invité a sa personnalité et ses anecdotes: Anaheed nous régale de ses histoires amoureuses rocambolesques pour trouver l’âme sœur à Gyumri, Caroline de ses expériences de volontaire en charge de demander à la pharmacie la pilule du lendemain ou des préservatifs pour des jeunes femmes, dans une société ultra-conservatrice, régie encore par le marriage arrangé.


La tablée de Thanksgiving


La soirée de Thanksgiving se finit tard, je m’entends bien avec Balou et Océane, qui me proposent gentiment de rester une nuit de plus: pourquoi pas?

Le lendemain, c’est donc journée découverte et visite de Gyumri, et farniente dans l’ambiance bohémienne de l’appart de deux français. Oceane et Balou sont musiciens, et voyagent respectivement avec un accordéon et une guitare (plus un tuk tuk, une instrument arménien qui ressemble à une flûte): durant tout leur voyage à vélo, ils ont pratiqué la musique de rue. Avec une moyenne d’en général 30km, leur but n’est pas tant d’avancer, mais de ponctuer leur voyage de leur passion! Ayant renoncé eux aussi à aller jusqu’en Iran, ils terminent leur voyage par quelques semaines à Gyumri, où ils ont l’occasion de jouer dans des bars de cafés, et où ils terminent leurs vidéos de voyage, un joli mélange de leur temps de vélo, de musique et de leurs rencontres (un exemple de leur vidéos est ici)


Chez Oceane et Balou


Gyumri est une ville à taille bien plus humaine qu’Erevan, et c’est un plaisir de s’y balader à pied, notamment dans les ruelles piétonnes. Je découvre encore une fois de jolies églises, un sympathique marché et un grand parc.


Gyumri


Le soir, les deux français se font un plaisir de me faire manger au meilleur shawarma de la ville, et ensuite de m’emmener un Balcon, un bar à la décoration et à l’ambiance vraiment originale, où je savoure ma dernière Dargett, avant de quitter le lendemain cette chère Arménie!


Le Balcon


Le vendredi 25 Novembre, c’est normalement le jour où je repasse en Géorgie, en repassant par la même frontière qu’à l’aller. Et aussi où je retrouve ma chère compagne d’aventure Adèle: on s’est mise d’accord qu’elle ferai du stop pour parcourir rapidement les trois jours de vélo que j’ai d’avance, et qu’on se retrouverait au poste-frontière.


Je quitte Gyumri en passant par la place Charles Aznavour


Ma route me fait continuer sur les hauts plateaux sur un itinéraire encore grimpant, avec un col à 2000m, puis un col à 2100m. Le thème de la journée, c’est les troupeaux de brebis, qui traversent ces hautes routes de montagne.

Mais j’atteins quand même rapidement la bifurcation avec la petite route de terre qu’on avait prise à l’aller en direction de l’Est pour atteindre la ville de Tashir, puis le canyon de Debed. Ça y est, je suis en terrain connu!



Je reste en contact avec Adèle, qui a plus de mal que prévu pour trouver des auto-stoppeurs qui prennent son vélo.

Finalement, je l’attends environ 1h au poste-frontière, où je suis encore accueillie avec grande gentillesse: un de douaniers qui parle bien anglais, m’offre un goûter et me fais la conversation. Là encore, on loue Macron: si le président a du mal à être populaire en France, au moins a-t-il la cote en Arménie!

Adèle arrive finalement vers 16h30, dégoûtée de son dernier auto-stop, où le conducteur turc n’a fait que la draguer. Ah le mâle turc, vraiment pas hâte de le retrouver!


Au revoir chère Arménie, quel plaisir ça a été, je te quitte juste quand j’arrive enfin à prononcer ce mot si difficile, « shnorhakalut’yun »! Et bonjour de nouveau, chère Géorgie!

On élit demeure au niveau du lac Madatapa, quelques kilomètres après la frontière. Adèle a repéré un chouette cabanon sur pilotis, où on peut mettre nos tentes à l’abri du fort vent, et de la pluie qui commence à tomber...


Un abri bienvenu sur les rives du lac Madatapa


Du 25 Novembre au 29 Novembre - un passage express en Géorgie, avant le retour en Turquie


Encore une fois, notre abri de la nuit nous a bien protégé des intempéries, et nous repartons le lendemain sous la pluie.

Celle-ci nous suit presque toute la journée; heureusement, un arrêt restau avec une bonne dose de Khinkali réchauffe notre corps, nos estomacs, et nos cœurs! Pour atteindre Vardzia, le fameux site archéologique de caves, on passe par un joli canyon, qui suit la rivière Kura.



Au vu de la météo, on s’accorde une guest-house, qui a le luxe d’avoir ce que le proprio appelle un « sauna », mais qui s’avère être des bains chauds.


Le lendemain, on part de bonne heure pour visiter le site de Vardzia, un complexe massif de grottes troglodytes: originellement développé entre le 11 et le 13ème siècle comme un site de protection temporaire pour les villageois contre des raids ennemis, le site s’est transformé en véritable ville auto-suffisante sous le reigne de la reine Tamar, avec 6000 chambres, un monastère, une église, une librairie, des pharmacies et de multiples caves à vin. Aujourd’hui, le site est toujours un monastère en activité, avec trois moines vivant à l’année. Impressionnant!


Vardzia


On se sépare ensuite momentanément avec Adèle: j’ai repéré une petite route pour retourner vers la frontière turque, qui permet d’éviter de faire un demi-tour de 40km, et semble être de toute beauté. Seul hic, celle-ci commence par une bonne montée en lacets sur piste de terre, et Adèle préfère ne pas mettre son genou à l’épreuve dans ce genre d’itinéraire. On se donne donc rendez-vous le lendemain au poste-frontière.


La route est effectivement super jolie, et heureusement bien praticable: la boue cette fois ne ruine pas l’itinéraire. Après la montée, j’arrive sur un plateau avec de jolies vues sur le petit Caucase.


Vue de Vardzia depuis la route de terre


De retour sur la grande route, je trouve un spot de bivouac près d’un lac: à presque 1900m d’altiude, ça caille et ça vente, mais j’ai élu domicile dans un espèce d’enclos de pierre (sûrement fait pour le bétail l’été), qui a l’avantage de m’abriter un peu.



Le lendemain, l’épaisse couche de givre sur ma tente, le peu d’eau que j’ai laissé dehors qui a gelé, et la batterie de mon téléphone qui fait n’importe quoi m’indique qu’il a fait bien froid.

Mais quelle belle vue au réveil: en premier plan, le petit lac, avec le petit Caucase enneigé au fond.


Je décolle tranquillement, et finis par attendre Adèle plus d’une heure sur la partie géorgienne du poste-frontière. Ici, on est moins accueillant, le douanier me fait comprendre que je dois dégager du couloir que je squatte, pile quand Adèle arrive.

Alors que la pause midi se fait au poste-frontière, je finis un « puri » géorgien (pain), que je complète avec un doner turc. La transition culinaire est faite!


Mon dernier puri géorgien


L’arrivée en Turquie commence par une bonne montée, qui surplombe joliment un lac. Je la pédale avec enthousiasme et vigueur, et finis par attendre Adèle plus de 20 minutes à l’entrée de la prochaine ville, Cildir, heureusement au chaud avec plusieurs cay offerts par le proprio d’une station service. Ah ces Cay turcs, on va les apprécier au vu des températures!


Un petit "Gecidi" (col) pour fêter l’arrivée en Turquie...

.... Et bien sûr du cay (thé)!


Mais avec tout ça, on est pas en avance pour bivouaquer sur le lac Cildir, alors vite, il faut trouver de l’eau, et pédaler rapidement avant la nuit tombée. Qui s’annonce sur ce haut-plateau bien ventée.


Mais il semble qu’il y ait une coupure d’eau dans toute la ville, et donc personne ne peut facilement nous en procurer! Finalement, le vendeur d’une autre station service sort le gros bidon de 5L pour nous dépanner. Au passage, il nous dit qu’on aura bien froid au lac, car le vent souffle à mort.

Et il nous propose finalement de dormir à l’intérieur, dans la « camera room » de la station service, nous interdisant d’aller crécher chez un de ses clients, qui pourrait s’avérer dangereux pour les femmes que nous sommes, parait-il. Et ben, c’est rassurant, la confiance règne entre compatriotes!


Nuit dans la "caméra room" d’une station-service: au chaud, mais avec un ennuyant "bip bip" provenant des écrans de vidéo surveillance toute la nuit...


Le lendemain, notre itinéraire nous fait passer par une petite route de terre qui longe le Lac Cildir: malgré la beauté du lieu, ce que l’on retient surtout, c’est cette lutte perpétuelle contre les éléments: le vent est toujours bien présent, de côté, ralentit fortement notre progression et refroidit bien l’air ambiant. Dans ces conditions, c’est un peu “pédale ou crève (de froid)”, et on prie à ce moment-là pour ne pas avoir de pépins mécaniques, car l’arrêt réparation donne vraiment pas envie...


Le lac cildir


Heureusement, l’avantage d’être maintenant sur le sol turc, c’est d’abord plus de market, où l’on s’abrite et on se fait offert de multiples cays devant un poêle brulant, puis ces fameuses “pastanesi”, des boulangeries-pâtisseries avec de délicieuses pâtisseries turques, qui font les pauses parfaites et nous redonnent de l’énergie.


Les arrets au "pastanesi", miam!

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